Frédérique Seta
Elle crée son entreprise de crèmes solaires il y a un an. Et ça cartonne. A 39 ans, 4 enfants, et depuis 14 ans avec son militaire de mari, Frédérique Seta raconte son aventure, à la portée de toutes celles qui ont envie de se lancer : adrénaline et joie garanties.
Ton déclic pour le grand saut?
Plutôt passionnée de nature (voire tête brûlée!), je fonce. J’ai foi en mes projets et je ne pense pas d’abord aux obstacles… qui ne manquent pourtant pas d’arriver.
Être mariée à un militaire, est-ce un frein dans ta vie pro (mutations, OPEX, etc) ?
Je ne dirais pas ça. En fait, épouser un militaire et lancer ma boîte, ça a été un peu pareil : d’un côté, tu sais que ton mari va partir, que tu vas accoucher toute seule, qu’il y aura des déménagements, mais tu ne l’as pas encore vécu dans tes tripes, alors tu te dis que ça ira et tu y vas. Pour l’entrepreneuriat, tu sais qu’il faudra des fonds, un business plan, beaucoup de travail, mais ça reste théorique. Et tant mieux. Si tu sais à l’avance tout ce que la vie te réserve de difficile, tu te lancerais ? Pourtant, on s’en sort.
Tu parles en connaissance de cause : tu montes ta boîte en plein confinement, attrapes un mauvais COVID, découvres une tumeur au poumon. Pourtant, tu continues ton business.
La vie n’est jamais telle qu’on l’a prévue. Quant tu es femme de militaire, tu dois souvent t’adapter au changement. Comme tu ne sais pas ce qui t’attend, tu apprends à agir vite. Rester dans l’attente, c’est parfois passer à côté de ses rêves. Justement, quand tu es habituée à ne pas être sédentaire, tu as une force d’adaptation énorme. Un vrai atout dans l’entrepreneuriat.
Un exemple d’une fois où ta capacité d’adaptation t’a servie ?
Entreprendre, c’est résoudre des problèmes. Donc ça me sert tout le temps. (rires) Je me souviens notamment de la fois où j’avais voulu faire un Master de marketing dans l’école Sup de Luxe à Paris. Réponse : « à 33 ans, vous êtes trop vieille pour travailler dans le luxe ». Bim. Du coup, j’ai choisi une formation courte, non diplômante, mais pratico-pratique pour apprendre à faire un business plan. Résultat, j’ai gagné du temps et maintenant, je ne regrette pas du tout.
Aujourd’hui, tu vis à proximité de ton siège parisien. Comment feras-tu à la prochaine mutation ?
Pour l’instant, je travaille avec des sous-traitants, des prestataires externes : usine de fabrication, labo, entrepôt, photographe, agence de communication digitale et relations presse, etc. C’est un bon système pour démarrer. Tout est faisable à distance. En phase de développement, si je dois salarier des personnes, déménager peut me compliquer la tache ; à ce moment-là, je repenserai les choses. Il y a toujours une solution. Pas forcément idéale, mais elle existe.
Ton message aux femmes de militaires qui construisent leurs vies professionnelles ?
Rien n’est impossible. Même si ce n’est pas parfait, ce n’est pas une raison pour ne pas y aller ! Pour ma part, j’ai mis du temps à trouver le projet qui me plaisait vraiment. Un livre m’y a beaucoup aidée : Fais ce qui te plaît, de Maud Simon. J’ai réalisé qu’avant de se lancer, il était urgent de prendre le temps de se poser cette question : qu’est-ce qui me rend vivante ?
La boîte de Frédérique : AÚN Paris
1ère marque de crèmes solaires en France 100% clean et à la texture de rêve, lancée en 2020
de 10 000 crèmes vendues en 1 an
objectif 2022 : 3 nouveaux produits
Women Forces de la première heure, Frédérique a par ailleurs participé aux groupes de travail des entrepreneures et indépendantes, préparatoires au webinaire de novembre 2020, lors desquels elle nous partageait déjà son expérience.
Interview: Emmanuelle / Crédit photo: Frédérique Aùn Paris / Crédit illustration: Elo