Difficile de produire un magnifique CV bien linéaire quand on a passé son temps à déménager pour suivre son conjoint!
Il est en effet assez rare de pouvoir construire une carrière en changeant d’employeur tous les 2-3 ans, même si ça peut parfois devenir une opportunité de développer son employabilité.Et quand, en plus, l’arrivée de deux, trois (ou plus) petits loustics vient saupoudrer ces déménagements récurrents, notre CV, que nous avons rêvé parfait au cours de nos études, peut vite ressembler à un morceau de gruyère.
Est-ce incompatible avec des espérances professionnelles?
Non, fort heureusement. Il est indéniable qu’une recherche d’emploi n’est pas facilitée par un CV “gruyère” mais de nombreux parcours de vie provoquent des pauses dans les expériences professionnelles, donc les employeurs sont fréquemment amenés à recevoir ce type de CV.
Alors comment aborder cette recherche d’emploi avec mon CV à trou?
D’abord, on ne s’interdit pas de postuler : si on voit l’offre de ses rêves 1x, 2x, 3x, on postule, et on complète sa candidature avec une lettre de motivation. J’insiste sur la lettre de motivation car je sais que beaucoup de recruteurs n’y attachent pas d’importance, mais elle crée parfois la différence et c’est dessus que vous allez jouer. Le recruteur va avoir besoin d’être rassuré sur la qualité de votre profil. Et comme il n’envisage pas forcément dès la réception du CV de vous recevoir en entretien, on y met un max d’éléments qu’on aura l’occasion de préciser à l’entretien. De façon non exhaustive, en voici quelques-uns :1- on n’a pas subi ces temps de pause. Ca, c’est un pré-requis. Et si on a encore du mal à assumer, on fait la paix avec ces épisodes : “ça n’a pas toujours été simple, mais ça m’a aussi rendu plus forte, ça m’a permis de faire un point sur ce que je voulais, de me recentrer sur mon essentiel”… Si ça a été choisi, on le dit haut et fort : “belle opportunité pro pour mon conjoint : on a choisi de lui permettre d’en bénéficier, et on en a retiré de nombreux fruits” 2- on s’est occupé pendant ces temps de pause.On ne reste pas inoccupé pendant 2 ans : même si la marmaille court à la maison, on a du temps libre, même peu. Il faut donc être en mesure d’expliquer à quoi on a occupé ces moments, quels sont nos exutoires : voyages, sport, art… Ça peut même devenir un véritable atout que d’être capable de montrer qu’on sait se détendre.3- on a développé beaucoup de talents (soft skills) qui vont être très utiles sur le job auquel on postule.Vous êtes organisée? Vous êtes multitâches? Vous êtes capable d’absorber une masse de travail hallucinante? Dites-le et illustrez-le. On ne se développe pas que dans le cadre d’une activité pro, bien au contraire. Profitez-en pour le rappeler au recruteur.Si vous êtes reçue en entretien, vous aurez l’occasion ensuite de revenir sur tous ces points. Soyez toujours transparente : les recruteurs sentiront si vous tentez d’esquiver les questions sur telle ou telle période de votre vie.
Rédaction: Haude / Illustration: Gribouille